[La Vie de Jésus]. Suite de 15 gravures
[Anvers vers 1640-1650] 12,6 x 9 et 8 x12 cm environ petits trous d’épingle marginaux avec insignifiantes pertes
F. W. H. Hollstein, Dutch and Flemish etchings engravings and woodcuts, ca. 1450-1700, Amsterdam, M. Hertzberger, 1956, vol. XIV, pp. 12-13.Jolie suite dessinée et gravée en taille-douce par Theodor van Merlen (1609-1672) représentant des scènes de la vie de Jésus et de la Vierge. Elle comprend 15 planches en largeur, dont un frontispice en hauteur avec portrait allégorique de l’auteur.Graveur, éditeur et marchand d’estampes issu d’une dynastie d’artistes actifs à Anvers au XVIIe siècle, Theodorus van Merlen ou Theodoor van Merlen, fut essentiellement graveur de traduction. Il réalisa des œuvres d’après les dessins de P. van Avont, P. P. Rubens, Abraham van Diepenbeeck, David Teniers, Ph. de Champagne, etc.Exceptionnelles et rarissimes épreuves imprimées sur peau de vélin.Les effets cherchant un certain chromatisme sont rendus par l’artiste grâce à un traitement habile des lignes ; les valeurs sont appliquées avec maîtrise des noirs, dans un jeu qui alterne traits minces et épais, obliques et perpendiculaires, très bien établis par un burin ferme et alerte. Ombres et lumières sont distribués harmonieusement, conférant aux épreuves sur vélin une richesse extraordinaire, qui parfois avoisine avec les effets du camaïeu. La production artistique des Pays-Bas espagnols, grâce à la maison de Habsbourg, connaissait une diffusion sans précédents, qui s’étendait du nord au sud de l’Europe et à l’Amérique, en passant par l’Extrême-Orient, et c’est cette demande liée à l’expansion impériale qui obligeait les éditeurs et marchands d’estampes de l’époque à faire, outre des tirages ordinaires sur papier, des tirages exceptionnellement solides sur des supports aussi résistants que la peau de vélin, destinés parfois à voyager jusqu’aux confins de l’empire des rois d’Espagne.Ce type de gravures, appelées parfois « estampes de la foi », étaient aussi tirées sur des supports particulièrement résistants et solides, comme c’est le cas de notre suite, et elles servaient aux œuvres d’évangélisation de la part de missionnaires dans des contrées lointaines où les conditions climatiques rendaient la conservation des images pieuses très aléatoire