Précis pour les Jésuites de France, sur l'appel par eux interjetté des sentences des Juges et Consuls de Paris, qui les condamnent solidairement au payment des lettres de change tirées par le Pere DE LA VALETTE, Procureur de la Maison de Saint Pierre de la Martinique
[Paris Imp. de H. L. Guerin & L. F. Delatour] 1761 in-4 broché, couv. muette, rouss
20 pp.Camille de Rochemonteix, Le Père Antoine Lavalette à la Martinique d’après beaucoup de documents inédits, Paris, A. Picard, 1907.Édition originale de cette importante brochure contenant le Précis de l’appel de la part des Jésuites aux sentences prononcées par les juges et consuls de Paris. Ce document a été imprimé peu après dans la Réponse au mémoire intitulé : Mémoire sur les demandes formées contre le General & la Société des Jésuites, au sujet des engagemens qu’elle a contractés par le ministere du Père de La Valette (Paris, Guerin & Delatour, 1761, pp. 96-120).Cette affaire est à l’origine de la suppression de la Compagnie de Jésus en France. Le père Antoine La Valette (1708-1767), Supérieur général des Missions des Antilles, installé en Martinique depuis 1741, organisa contre l’ordre de ses supérieurs des entreprises commerciales vers la Métropole. Des vaisseaux chargés de marchandises envoyées par lui furent interceptés par des pirates anglais en 1754, ce qui précipita sa faillite. En 1760, il fut incapable de faire face à ses créances et fut aussitôt assigné par les frères Lioncy de Marseille devant la juridiction consulaire de cette ville, ainsi que devant le Consulat de Paris. Ces tribunaux déclarèrent la Compagnie de Jésus dans son ensemble solidaire de la dette et leur supérieur général responsable. C’est à ce moment que la Compagnie commit une regrettable erreur, celle de déclarer le principe d’autonomie financière de chaque maison. Au lieu de payer pour apaiser les esprits, elle fit appel au Parlement de Paris. Les événements s’accélérèrent, le Parlement condamna la Compagnie et déclara que cette institution dérogeait aux principes généraux du droit français. La Compagnie de Jésus fut définitivement supprimée en novembre 1764 et ses biens confisqués.