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Le registre de correspondance d'un importateur de produits coloniaux au moment de la paix d'Amiens (1802)
[PRODUITS COLONIAUX - COMMERCE]. COPIES DE LETTRES COMMERCIALES. Manuscrit. [Cadix, Maison Rivet, neveux et Cie], 1802, in-folio, vélin ivoire [Rel. de l'époque].
Il s'agit de la filiale de Cadix de la maison Rivet, neveux et Cie de Marseille. Ce registre contient environ 750 copies de lettres s'étendant du 1er janvier au 26 octobre 1802. Elles sont en rapport avec les opérations d'achat et de vente de produits coloniaux : cochenille, indigo, coton, cuirs, cannelle de Ceylan, sucre de La Havane…; elles évoquent aussi l'exploitation d'une maison de commerce, en relation avec les événements politiques : préparatifs de la paix d'Amiens (mars 1802), rétablissement du commerce après la levée du blocus anglais, cours des denrées, envois de traites tirées sur différents négociants, dépôt d'effets de commerce chez le banquier Jacques Récamier, détail des opérations financières, etc. Les correspondants sont situés à Malaga, Gibraltar, Barcelone, Madrid, Séville (dont 38 lettres à Saturnin Dominé), Livourne, Milan, Gênes, Bayonne, Lyon, Marseille (15 lettres à la maison Rivet, neveux et Cie), Paris (28 lettres à J. Récamier; 24 à Dupin & Dominique André; 5 à Delessert & Cie), Le Havre, Gand, Anvers, Londres, Amsterdam, Bâle, Hambourg, etc.
Cette correspondance évoque également la traite des Noirs, dont la reprise semble favorisée par la signature du traité d'Amiens.
A l'origine, la maison Rivet s'occupait de la commercialisation des soies produites dans la région de Nîmes et de Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard), puis elle étendit son activité à l'importation de denrées coloniales (café, cacao, sucre, cannelle, coton, indigo) et créa, en 1763, une filiale à Cadix dont le port servait de "tête de pont" au commerce colonial. Dans ce comptoir, la firme vit se succéder deux générations : d'abord un oncle (David Rivet), puis ses neveux, avec des commanditaires qui étaient presque tous apparentés aux gérants. Le seul associé extérieur à la famille, un Espagnol, ne détenait que 5 % du capital de la société. Après 1793, une filiale fut ouverte à Gênes, puis une autre à Marseille (source : Arnaud Bartolomei, "Les réseaux négociants de trois maisons huguenotes de Cadix, à la fin du XVIIIe siècle").
514 pp. (ch. 1-353, 353-513), plus 20 pp. de répertoire (liste des correspondants).
Précieux document sur le commerce des produits coloniaux et la traite. [Réf. 37340]
Un beau recueil
LEQUINIO DE KERBLAY (Joseph-Marie). GUERRE DE LA VENDEE ET DES CHOUANS. Ouvrage dans lequel on donne une connoissance complette de la guerre de la Vendée, des causes qui l'ont produite, des moyens qui l'ont entretenue, et des mesures propres à la terminer ; le tout suivi d'une notice suffisante sur la guerre des Chouans, et sur son origine. Paris, Pougin, Petit, Debrai, Maret, s.d. [1794], in-8, demi-basane fauve racinée, dos lisse orné de filets dorés, pièce de titre cerise, coins en vélin vert, tranches marbrées [Rel. début XIXe].
2 ff.n.ch., 250 pp.
Lemière 419-420. Martin et Walter, 21 085. Édition originale, datée du 1er brumaire an III sur la page de titre (une seconde sera tirée dès le 30 brumaire an III). Conventionnel jacobin parmi les plus fanatiques, Lequinio (1755-1812) confirme par cet écrit son adhésion à la politique de répression aveugle qu'il avait lui-même pratiquée à Fontenay pendant les événements de la Vendée : "Si le salut de la France exigeoit l'anéantissement des 400 mille hommes qui couvrent le territoire de la Vendée et pays insurgés voisins, il faudroit les anéantir (...). J'ai sondé ma conscience, elle m'acquitte pleinement ; elle me dit que j'ai bien fait ; elle me dit que dans pareil cas, il faudroit encore agir de même".
Relié avec : I. RÉAL (Pierre-François) : Essai sur les journées des treize et quatorze vendémiaire. Paris, chez l'auteur, Guyot, Louvet, an IV [1796], 93 pp. Martin et Walter, 28 841. Édition originale de cette apologie de la répression de l'insurrection royaliste de vendémiaire an IV, déclenchée par le trop fameux décret des deux tiers. Réal, ami et collaborateur de Fouché, fut toute sa vie un jacobin impénitent. - II. HAPDÉ (Jean-Baptiste-Augustin) : Les Sépulcres de la Grande Armée, ou Tableau des hôpitaux pendant la dernière campagne de Buonaparte. Précis historique. IIIe édition. Paris, Alexis Eymery, Le Normant, Dentu, 1814, vij pp., pp. 9-47. Auteur dramatique, Hapdé (1777-1839) fut aussi directeur des hôpitaux militaires de la Grande Armée de 1810 à 1812, ce qui ne l'a pas empêché de signer un pamphlet purement hostile à Napoléon, plutôt qu'une vraie relation. - III. Buonaparte à Fontainebleau. S.l.n.d. [1814], 16 pp. Rare et demeuré anonyme. - IV. [FABRY (Jean-Baptiste-Germain) :] Itinéraire de Buonaparte, depuis son départ de Doulevent, le 28 mars, jusqu'à son embarquement à Fréjus, le 28 avril ; avec quelques détails sur ses derniers momens à Fontainebleau, et sur sa nouvelle existence à Porto-Ferrajo ; pour servir de suite à La Régence à Blois. Seconde édition, revue, corrigée et augmentée. Paris, Le Normant, Delaunay, Fantin, 1815, 3 ff.n.ch., pp. 17-88, manque le cahier 1. Davois II, 42. Deuxième des trois opuscules anti-bonapartistes donnés par le publiciste Fabry (1780-1821) pour ''couvrir'' les événements allant de la première abdication à Sainte-Hélène. - V. [GIRAUD (Pierre-François-Félix-Joseph) :] Histoire générale des prisons sous le règne de Buonaparte, avec des anecdotes curieuses et intéressantes sur la Conciergerie, Vincennes, Bicêtre, Sainte-Pélagie, la Force, le château de Joux, etc., etc., et les personnages marquans qui y ont été détenus. Deuxième édition. Paris, Alexis Eymery, 1814, x pp., pp. 11-176. [Réf. 35060]
Le premier livre connu imprimé à Sion (Valais)
SIGISMOND DE SAINT-MAURICE. HISTOIRE DU GLORIEUX SAINCT SIGISMOND MARTYR, ROY DE BOURGONGNE, fondateur du célèbre monastère de sainct Maurice, fidellement recueillie des anciens, et nouveaux autheurs (...). Ornée, et enrichie de sentences tant de l'Escripture saincte, que de saincts Pères, & autres autheurs, avec des moralités fort utiles, & salutaires, pour toute sorte de personnes, de quelle qualité, & condition qu'elles soyent, comme aussi de belles antiquitez fort remarquables. Deux traictés sont adjoincts à cette histoire l'un des miracles du-dit sainct, & l'autre de ses sainctes reliques. Un autre traicté des reliques de la Reyne sa femme, & de ses deux enfants, Gistal, & Gondebal. Puis deux traictez des reliques de saint Maurice, & de ses compagnons, lesquelles ce S. Roy a fait relever, & transporter dans la chappelle qu'il a fait bastir. Sion, Henry Louis Escrivain, 1666, in-4, vélin rigide à recouvrement, dos lisse muet [Rel. moderne]. [Rel. moderne].
7 ff.n.ch. (titre-frontispice gravé, titre, dédicace, avant-propos, poésies liminaires), 417 pp. La pagination rétrocède, sans lacune, de 328 à 323. Beau frontispice gravé représentant Saint Sigismond (entouré de vignettes figurant les principaux évènements de sa vie), Saint Théodule et Saint Maurice.
Deschamps 1161. Édition originale, illustrée en frontispice d'une belle gravure signée M. Küssel.
Cette vie de Saint Sigismond est le premier livre connu imprimé à Sion : "L'auteur anonyme de l'Histoire de l'Imprimerie en Suisse, et Falkenstein d'après lui, font remonter la typographie en cette ville à l'année 1617 ; nous ne pouvons qu'enregistrer l'assertion ; le premier livre exécuté à Sion, que nous connaissions, ne remonte qu'à 1666 : Histoire du glorieux S. Sigismond".
On trouve p.128 : "Description remarquable des poissons qui sont dans le Vivier du Monastère de Sainct Maurice en Agaunon".
Saint Sigismond, roi de Bourgogne, fut mis à mort à Orléans en 524. Il avait succédé à son père, Gondebaud, en 516. Elevé dans l'arianisme, il se convertit au catholicisme, fit un voyage à Constantinople, et reçut de l'empereur Anastase la dignité de patrice. Plein de zèle pour sa nouvelle religion, Sigismond fonda des monastères et convoqua un concile à Epaone. Devenu veuf d'Amalberge, fille du roi Théodoric, il se remaria avec Constance, qui faisait partie de la maison de cette princesse, et, à son instigation, il fit périr un fils, Sigeric, qu'il avait eu de son premier mariage (523). L'année suivante, Sigismond fut vaincu par les trois fils de Clovis. Livré à Clodomir, roi d'Orléans, il fut conduit dans cette ville et tué par l'ordre de ce prince avec sa femme et ses deux enfants. Bien qu'il eût tué son fils, l'Église n'a point hésité à le ranger parmi les saints, et elle célèbre sa fête le Ier mai.
Bon exemplaire. [Réf. 10791]
Un bel exemplaire, aux armes de Mérard de Saint-Just
[BRUCOURT (Charles François Olivier Rosette, chevalier de)] ESSAI SUR L'EDUCATION DE LA NOBLESSE. Par M. le Chevalier de *. Nouvelle édition corrigée et augmentée. Paris, Durand, Pissot, 1748, 2 vol. in-4, veau marbré, dos à nerfs ornés, pièces rouges et havane, filets dorés encadrant les plats, armoiries dorées postérieures aux angles, armoiries dorées au centre, tranches dorées [Rel. de l'époque], qqs ff. jaunis.
Barbier II, 228. Cioranescu 14273. Exemplaire sur grand papier, réimposé au format in-4. L'édition originale avait été publiée l'année précédente (2 vol. in-12).
Cet ouvrage didactique comprend une intéressante et copieuse table des matières où l'on découvre par exemple, à la rubrique Mères, devroient nourrir elles-mêmes leurs enfants (p. 14 vol. I) que l'auteur est partisan de l'allaitement maternel. Le chevalier de Brucourt, après avoir quitté la carrière militaire s'était retiré à Caen pour étudier la religion, la philosophie et l'histoire des langues. Outre son Essai sur l'éducation publié en 1747, il travailla également aux statuts de l'École royale militaire. Par le don qu'il fit à la ville de ses livres et estampes à la condition qu'ils soient à la disposition du public, Brucourt fonda la bibliothèque de Coutances (source : annuaire de la Manche, 1840 Saint-Lô). Bel exemplaire, aux armes du poète libertin, Simon-Pierre Mérard de Saint-Just (1749-1812), avec sa devise (L'Honneur et l'Amour). Olivier, Hermal et de Rotton pl. 100..
Le bibliophile Guillaume-Gabriel Pavée de Vandeuvre (1779-1870) y a fait apposer postérieurement ses propres armoiries. [Réf. 30838]
L'exemplaire de la duchesse de Berry
BLAQUIÈRES (Edward). HISTOIRE DE LA REVOLUTION ACTUELLE DE LA GRECE, son origine, ses progrès, et détails sur la religion, les moeurs et le caractère national des Grecs ; traduit de l'anglais par le Dr. Blaquières. Paris-Leipzig, Bossange frères, 1825, in-8, veau havane, dos à faux-nerfs orné de filets, guirlandes et fleurons dorés, pièce de titre rouge, palmettes à froid encadrant les plats, tranches marbrées [Rel. de l'époque].
2 ff.n.ch., 396 pp.
Première édition française.
Il s'agit de la traduction, par l'auteur lui-même (1779-1832), de The Greek revolution; its Origin and Progress, paru l'année précédente.
Exemplaire de la duchesse de Berry, avec son chiffre doré au centre des plats (OHR 2554-6) et l'ex-libris du château de Rosny.
Blackmer 151. Droulia 779.
L'exemplaire du Prince Eugène, dédicataire de l'ouvrage
HAGER (Giuseppe). PANTHEON CHINOIS, ou Parallèle entre le culte religieux des Grecs et celui des Chinois ; avec de nouvelles preuves que la Chine a été connue des Grecs, et que les Sérès des auteurs classiques ont été des Chinois. Paris, Imprimerie de P. Didot l'aîné, 1806, in-4, maroquin vert, dos lisse orné de fleurons et semis géométriques dorés, triples encadrements de dent-de-rat, filets, guirlandes et grecques dorés sur les plats avec fleurons d'angle, tranches dorées, guirlande dorée en encadrement sur les contreplats [Rel. de l'époque].
4 ff.n.ch., pp. ix-xxxviij, un f.n.ch., 175 pp., une grande planche dépliante gravée sur cuivre et passée au lavis.
Unique édition de ce texte curieux qui suscita une polémique européenne, et de larges doutes sur les compétences de l'auteur. L'orientaliste italo-autrichien Giuseppe Hager (1757-1819), né à Milan, s'était en effet mis à l'étude du chinois à la fin du XVIIIe siècle, à une époque où la connaissance de cette langue était très limitée en Europe et ou les vérifications ne pouvaient se faire facilement en raison de la rareté des contacts avec l'Orient.
Très bel exemplaire, grand de marges, au chiffre du Prince Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie et de son épouse, Augusta-Amalia de Bavière.
Brunet III, 14.
Un rarissime périodique contre-révolutionnaire
PELTIER (Jean-Gabriel). TABLEAU DE L'EUROPE. Londres, W. Glindon, 1794-1795, 16 livraisons en 2 vol. in-8, veau fauve raciné, dos lisses ornés de filets dorés, pièces de titre rouges, tranches jaunes [Rel. de l'époque].
Tiré à compte d'auteur, d'une diffusion extrêmement restreinte, ce journal forme l'un des plus rares de la mouvance contre-révolutionnaire, et nombre de dépôts publics n'en possèdent que des exemplaires incomplets. Les deux volumes, à la pagination des plus complexes, regroupent les 7 numéros du 10 août au 30 octobre 1794, puis les 9 de novembre à décembre 1794.
Parmi les matières traitées, il faut signaler le Récit historique de la fin de Robespierre et de sa faction. Copié littéralement du Moniteur français imprimé à Paris (I, pp. 61-150). De surcroît, les 16 premières pages du volume II concernent les événements de Saint-Domingue.
- 1) vii pp., 150 pp., 58 pp. [Tribunal révolutionnaire de Paris. Liste des personnes suppliciées depuis le 10 août 1792], 183 pp., xxv pp. [Appendix], vi pp. [Table].
- 2) 46 pp., 1 f. vierge, pp. 47-74, 8 pp. [Tribunal révolutionnaire de Paris, mois de septembre 1794], 47 pp., [104] pp. mal chiffrées 106, 72 pp. [Massacres commis à Nantes. Procédure faite au Tribunal révolutionnaire de Paris. Contre les membres du Comité révolutionnaire de la ville de Nantes], 68 pp. [Séances du Parlement britannique, commencées le 30 décembre 1794], iv pp. de table. Typographie en petit corps.
Hatin, p. 248. Martin & Walter, Journaux, 1352a et 267. Au CCF, exemplaires seulement à la BnF, Nantes et Toulouse. C'est tout ce qui a paru de ce périodique contre-révolutionnaire entièrement rédigé par le publiciste Jean-Gabriel Peltier (1760-1825 ; fils d'un armateur de Nantes, ce qui explique son intérêt pour le proconsulat de Carrier), et qui fait suite à sa Correspondance politique française, parue du 2 novembre 1793 au 2 août 1794.
Bel exemplaire.
Une des plus belle suite sur les chiens
BRASCH (Magnus). VIER UND ZWANZIG ABBILDUNGEN VERSCHIEDENER HUNDE nach dem Leben gezeichnet, in Kupfer gestochen und mit Farben erleuchtet. Nuremberg, Raspe, 1789, in-4, en feuilles, couverture de livraison bleue imprimée, emboîtage demi-maroquin vert moderne.
24 très belles planches gravées sur cuivre, coloriées à la main, avec des parties gommées, signées Brasch (1-14) et Pemfel (20), les planches 15-19 et 21-24 ne comportant aucune signature.
Unique édition de cette suite extrêmement expressive, due à l'observation et au pinceau de Magnus Brasch (ou Prasch, 1731-1787), peintre animalier, qui est surtout connu pour ses toiles, mais a aussi réalisé des gravures sur cuivre.
Exemplaire de l'industriel Hans Dedi (1918-2016), avec vignette ex-libris contrecollée sur les premières gardes.
Pas d'exemplaire au CCF. Un seul exemplaire au Worldcat, (Williamsburg).
14 magnifiques vues en couleurs de la Suisse centrale
DUNKER (Balthasar Anton). VIERZEHN AUSSICHTEN IM OBERLANDE JENSEITS THUN GEWÄHLT, mit ihren kurzen historisch-topographischen Beschreibungen. Die Kupfer von S. Weibel. Beschreibung von B. A. Dunker. / Quatorze vues choisies au delà de Thoune. Avec des descriptions historiques et topographiques. Les estampes sont de S. Weibel, et les descriptions de B. A. Dunker. S.l. [Berne], [Emanuel Hortin], s.d. [1796].
Édition originale de ce très bel album qui se débitait chez le graveur lui-même, le peintre Jakob Samuel Weibel (1771-1846) qui se spécialisa dans la représentation des paysages de la Confédération. Si cet album forme sa première suite imprimée, dès 1793, il était également parti à la découverte du Pays de Vaud, dont il illustra les paysages les plus variés, comme en témoignent entre autres ses vues du pont et du château de Saint-Maurice (1793) ou de Villeneuve (1795). Il voyagea également autour du lac Léman, en Valais et en Savoie (Evian, Meillerie, Saint-Gingolph). On le connaît tout particulièrement pour ses collections de vues illustrant 254 cures (presbytères) de campagne dans les cantons de Berne, Fribourg, Soleure et Vaud. On lui doit aussi une série de dix-huit châteaux baillivaux bernois.
In-4 oblong (21 x 27 cm), cartonnage bradel papier marbré de l'époque, dos muet, tranches mouchetées, le tout dans un emboîtage cartonné moderne, pièce de titre de chagrin noir sur le plat supérieur. 5 ff.n.ch. (titre-frontispice gravé sur cuivre, légende du frontispice, préface), 39 pp. de texte bilingue (allemand et français), 14 très belles vues soigneusement aquarellées à la main et représentant des villes et châteaux de la région de Thun (Oberland bernois), sous serpentes.
Aucun exemplaire au CCF. Longchamp 872.
La correspondance d’un grand bibliographe
[TOURNEUX (Maurice)]. ENSEMBLE DE 54 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNEES A LUI ADRESSEES. par différents correspondants. Paris, Versailles, Corbeil, Sèvres, Amiens, Semur, etc., 1883-1912.
Intéressante et précieuse correspondance, adressée au célèbre bibliographe, historien et archiviste Maurice Tourneux (1849-1917).
Elle aborde différents sujets d’ordre artistique, littéraire ou bibliophilique : envoi de catalogues d’autographes consacrés à Buffon, Rousseau et Voltaire ; découverte aux Archives nationales d’une correspondance de Boisgelin avec la comtesse de Gramont ; exposition de reliures de Carayon au Palais de l’Industrie en 1894 ; demande d’appui d’un sculpteur pour faire acheter l’une de ses œuvres par l’Etat ; envoi d’un avis de nomination de membre de la Commission des antiquités de Seine-et-Oise ; demande de renseignements sur une épinette (instrument de musique de la famille des clavecins) du XVIIIe siècle ; annonce d’une vente de livres, gravures et autographes à Bar-le-Duc, avec envoi du fichier des autographes pour le soumettre à M. Charavay ; demande de renseignements sur un conventionnel…
D’autres questions sont traitées : préparation de la table des Archives de l’art français ; report de la soutenance d’une thèse sur Charles Duclos ; préparation d’une thèse (sur Marmontel) par S. Lenel ; demande de renseignements sur l’explorateur Dutreuil de Rhins ; recherche de lettres de Buffon dans la correspondance de Guéneau de Montbeillard conservée à Semur (Côte-d’Or) ; conférences données à Oxford par Tourneux ; évocation de la mémoire d’Alfred Bonnardot ; consultation de dossiers d’artistes qui doivent rejoindre la Bibliothèque nationale ; projet de création de la Société des Amis de la Bibliothèque nationale (1905) ; projet de publication de la Bibliographie de l’arrondissement de Versailles ; préparation d’une autre thèse sur Duclos ; présentation d’un travail sur le chevalier de Boufflers ; note sur un pastel de Rosalba Carriera provenant de la vente Doucet, etc.
Les lettres ont été écrites par diverses personnalités : bibliothécaires, historiens, archivistes, enseignants, artistes, hommes politiques… On relève ainsi les noms de Pierre Bertrand, collaborateur de la Revue historique ; Albert Cans, professeur au lycée Hoche à Versailles ; Emile Carayon, peintre et relieur ; Marcel Debut, sculpteur, sociétaire du Salon des artistes français ; A. Dufour, bibliothécaire à Corbeil ; Henri de l’Isle, ancien capitaine de cuirassiers et collectionneur ; Raymond Koechlin, journaliste, secrétaire général de la Société des amis du Louvre ; Auguste Kuscinski, auteur du Dictionnaire des conventionnels ; Jean Laran, historien de l’art, conservateur en chef du Cabinet des estampes ; Léopold Le Bourgo, bibliothécaire-archiviste de la ville de Lorient ; Scipion Lenel, professeur de rhétorique au lycée d’Amiens, auteur d’une thèse sur Marmontel ; Jules Maciet, vice-président de l’Union centrale des Arts décoratifs ; Eugène Manuel, poète ; Matry, bibliothécaire à Semur ; Charles Maunoir, géographe, secrétaire général de la Société de géographie de Paris…
On joint une lettre concernant la recherche d’un médaillon en plâtre de Gérard Labrunie (Gérard de Nerval) dans les souvenirs de Maurice Tourneux (1936, 3 pp. in-8).
Environ 110 pp., la plupart in-8 ou in-12.
Bel ensemble.
Les vestiges d'un chef d'œuvre de l'orfèvrerie
Second Empire disparu dans les flammes
SURTOUT DE TABLE DE LA VILLE DE PARIS EXECUTE PAR MRS CHRISTOFLE ET CIE d'après les dessins de Mr V. Baltard Membre de l'Institut et détruit dans l'Incendie de l'Hôtel de Ville en Mai 1871. [Paris], [1867-1872?], in-folio, demi-chagrin rouge, dos à nerfs finement orné de filets, fleurons et rinceaux dorés, plats de percaline rouge encadrés de filets à froid, titre en lettres dorées sur le premier plat, entièrement monté sur onglets [Rel. de l'époque].
Plan général dépliant de la table (en 3 volets avec croquis aquarellé et photo d'ensemble du surtout) et 37 photographies, le tout contrecollé sur papier fort et monté sur onglets. Les photographies sont accompagnées de légendes manuscrites.
Précieux ensemble permettant de reconstituer le fastueux surtout de table de la Ville de Paris qui, sous le Second Empire, ornait les tables de la Galerie des Fêtes. Achevé dans sa totalité en 1867, il avait en effet disparu dans l'incendie qui ravagea l'Hôtel de Ville en mai 1871 au cours des combats de la Commune.
L'ensemble, réalisé en métal doré et argenté, et en porcelaine pour les quatre grands vases, avait été commandé par le baron Haussmann à la Maison Christofle et à la Manufacture de Sèvres, fournisseurs de la cour impériale, la direction artistique du projet revenant à Victor Baltard, directeur du Service d'Architecture de la Ville.
La plupart des artistes pressentis étaient grands prix de Rome: Jacques Maillet (auteur de l'allégorie de la Seine, du Maure et des Saisons), Georges Diéboldt (dont les cariatides, l'Industrie et le Commerce, la Science et l'Art, furent achevées par Maillet, La Science et l'Art), Charles Gumery (la Ville de Paris), Jules Thomas (l'Avenir,la Prudence), Mathurin Moreau (les Tritons), Pierre-Louis Rouillard (les chevaux marins) et le maître ornemaniste Auguste Madroux pour les jardinières, candélabres, corbeilles et les frises ornementales du socle.
Cet "album", entièrement réalisé à la main, dont une variante avait été offerte en 1867, sans doute par la Maison Christofle, à la Bibliothèque du Conseil du nouvel Hôtel de Ville, semble n'exister qu'en quelques exemplaires conservés dans les archives de Christofle et à la Bibliothèque Forney (voir Claudia Kanowski Le Surtout de table de la Ville de Paris).
Un " Tour du monde" photographié,
l'un des rares exemplaires complets
FOGG (William Perry). "ROUND THE WORLD". LETTERS FROM JAPAN, CHINA, INDIA AND EGYPT. Cleveland, Ohio, [Published for the Author], 1872, in-8, demi-chagrin havane à coins, dos à nerfs orné à froid, mappemonde dorée sur le premier plat, tranches marbrées [Rel. de l'époque].
6 ff.n.ch. dont le titre, pp. 7 à 237 et 30 photographies hors texte (dont le portrait en frontispice).
Édition originale, publiée à compte d'auteur dans un cartonnage conçu spécialement à cet effet, de ce remarquable récit de voyage à travers les États-Unis et autour du monde.
Certaines des lettres de William Perry Fogg (1826-1909) avaient été publiées dans le Cleveland Leader avant d'être réunies par l'auteur pour cet ouvrage, tiré à petit nombre pour le cercle de ses amis.
Fogg avait voyagé en train de Cleveland à San Francisco, via Salt Lake City, avant d'embarquer pour le Japon, puis la Chine, l'Inde et l'Égypte, empruntant le canal de Suez récemment inauguré.
Cet ouvrage étonnant paraît l'année même où Jules Verne publie son Tour du Monde en 80 jours qui a pour héros le gentleman anglais, Phileas Fogg (!) et son serviteur français Jean Passepartout.
Rare exemplaire complet de 30 photographies sur papier albuminé, protégées par des serpentes (dont le portrait en frontispice) : 2 portraits (dont celui du président de l'église des mormons, Brigham Young), 18 paysages ou portraits d'indigènes et 10 photographies de gravures.
Envoi autographe signé au bas du portrait en frontispice.
Corrections manuscrites à la mine de plomb.
Ex-libris F.S.T. Golden Branch, Phillips Exeter Academy.
Un superbe exemplaire de présent (celui de Duroc?) en couleurs
DUBOIS (P.-F.-L.). PROJET DE REUNION DU LOUVRE AU PALAIS DES THUILERIES par P.F.L. Dubois Aîné Architecte neveu et élève de feu Antoine Architecte des Monnaies. Rue des 3 Frères n°13. [Paris, Delance et Belin, 1810], in-folio, demi-cuir de Russie rouge à grain long, dos lisse muet, titre en lettres dorées sur le premier plat, non rogné, monté sur onglets [Rel. de l'époque].
Première et unique édition de ce projet destiné au concours lancé par Napoléon pour réunir le Louvre au palais des Tuileries, dans le cadre des embellissements souhaités pour la capitale.
Dubois propose de diviser en trois cours la cour actuelle et de les relier par des galeries à jour, de conserver devant l'arc du Carrousel "une place immense", de "construire devant le Louvre un corps de bâtiment qui en fasse partie et qui s'élève à la hauteur des galeries latérales" (près de deux siècles avant la pyramide d'I.M. Pei) et d'élever au centre du Carrousel un "Temple de la Gloire".
Dubois était le neveu et l'élève de Jacques Denis Antoine (1733-1801), connu surtout pour être l'architecte de l'hôtel des Monnaies, mais aussi pour avoir mené les travaux de construction des pavillons d'octroi conçus par Ledoux et, entre autres choses, avoir composé avec Krafft en 1809 un recueil de Productions de plusieurs architectes français et étrangers: relatives aux jardins pittoresques et aux fabriques de divers genres qui peuvent entrer dans leur composition.
Exemplaire en reliure de présent dont les gravures ont été finement aquarellées avec rehauts d'or et portant la signature de Dubois à la dernière page, précédée de la mention "Déposé à la Bibliothèque impériale".
Le premier contreplat porte la mention manuscrite "Exemplaire du Maréchal Duroc".
Cigognara 4002.
L'exemplaire de Maurepas
[LARUE (Jean)]. LA BIBLIOTHEQUE DES JEUNES NEGOCIANS, ou L'Arithmétique à leur usage ; démontrée depuis ses premiers élémens jusqu'à ses derniers problêmes, où se trouvent compris le commerce des matières d'argent (...), les changes des principales places de l'Europe sur leur cours actuel & proportion[n]é : et les principes des arbitrages, pour faciliter les opérations de la banque. Le tout opéré & démontré en entier par des lettres missives du Sr. J. L*** négociant, à Lyon (...). Paris ; Lyon, Briasson ; frères Bruyset, 1747, fort vol. in-4, maroquin rouge, dos à nerfs orné, pièce de titre, trois filets dorés encadrant les plats, tranches dorées sur marbrure [Rel. de l'époque].
10 ff.n.ch. (titre, dédicace à Maurepas, préface, avis de l'auteur), 656 pp., 12 pp., 2 ff.n.ch. (errata et privilège), 2 tableaux dépliants.
Édition originale de ce manuel à l'usage des transactions européennes. L'auteur, originaire de Bayonne, était au service de Maurepas et du comte de Caylus.
Précieux exemplaire aux armes mêmes du dédicataire, Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas et de Pontchartrain (1701-1781), alors secrétaire d'Etat à la marine, avec ses grandes armes dorées poussées au centre des plats (OHR 2265).
Bel exemplaire, grand de marges, dans une condition exceptionnelle pour ce genre de titre
Le premier dictionnaire hébreu-latin
Exemplaire du second fils de Colbert
PAGNINO (Santes). THESAURUS LINGUAE SANCTAE, sic enim inscribere placuit lexicon hoc hebraicum : quod quem admodum ex thesauro pretiosissima quaeque depromere in proclivi est, ita ex hoc uno, non solum vocularum significata, sed & abstrusiores quosq[ue] sacrae scripturae sensus, e varijs rabinorum commentarijs selectos, haurire liceat. Lyon, Sébastien Gryphe, s.d. [1529], in-folio, basane brune, dos à nerfs orné, tranches rouges [Rel. du XVIIe siècle], dos refait.
16 ff.n.ch. (titre avec encadrement historié gravé, dédicace, tables), 2752 colonnes mal chiffrées 7152, un f. n. ch. de "loca obscuriora", 1 f. vierge.
Brunet IV, 310. Baudrier VIII, 52. Édition originale du tout premier dictionnaire hébreu-latin, donné par le grand érudit que fut le lucquois Santes Pagnino (1470-1541), un des disciples récupérables de Savonarole.
L'exemplaire de Jacques-Nicolas Colbert (1655-1707), second fils du grand Colbert, et archevêque de Rouen de 1691 à sa mort, avec ses armoiries dorées au centre des plats (notre fer est curieux, mixte entre OHR 1298-2 et 1298-3).
Troisième et dernière série de cette importante revue d'échecs
JOURNOUD (Paul). LA [NOUVELLE] REGENCE. Revue spéciale des échecs, paraissant le Ier de chaque mois [dans le courant de chaque mois]. Paris, au Café de la Régence [Imprimerie de Tinterlin], 1860-1864, 50 livraisons en 4 vol. in-8, demi-basane aubergine, dos lisses ornés de filets et fleurons dorés, tranches mouchetées, couvertures imprimées conservées [Rel. de l'époque].
Troisième et dernière série, tout ce qui a paru. Cette revue spécialisée connut une vie assez intermittente : elle parut de 1849 à 1851 (trois volumes), puis de 1856 à 1857 (deux volumes), reparut en 1860 sous le titre de La Régence, puis de 1861 à avril 1864 sous le titre de La Nouvelle régence. Enfin, en 1864, elle se transforma en Le Palamède français, puis devint en 1865 Le Sphinx.
Membre du Café de la Régence, Paul Journoud (1821-1882) fut l'initiateur et le directeur de toutes ces tentatives ; mais les abonnements, en dépit de leur coût assez élevé, ne permirent jamais de faire vivre durablement une revue française d'échecs.
Gay, pp. 122-123.
Relié avec : une L.A.S. de Journoud, datée du 23 décembre 1860, sur les couvertures du premier numéro.
Joint, relié au premier volume : le prospectus de la Revue, lors de sa relance (novembre 1859, un f. in-8).
1) 2 ff.n.ch., 384 pp. - 2) 2 ff.n.ch., 384 pp. (les livraisons d'octobre et novembre sont réunies). - 3) 2 ff.n.ch., 384 pp., 2 planches hors texte (dont une en dépliant). - 4) 2 ff.n.ch., 384 pp., un dépliant autographié hors texte (lettre circulaire de Journoud sur l'irrégularité de la parution des numéros) ; 128 pp.
Le précieux exemplaire de Jacques-Auguste de Thou
de l'un des grands traités d'anatomie du XVIème siècle
VALVERDE DE HAMUSCO (Juan ). LA ANATOMIA DEL CORPO UMANO. Nuovamente ristampata: e con l'aggiunta di alcune tavole ampliata. Vinetia, Stamperia de Giunti, 1586, in-4, maroquin olive, dos à nerfs orné de caissons de filets dorés encadrant un chiffre doré répété, 3 filets dorés encadrant les plats, armoiries dorées au centre, tranches dorées [Rel. de l'époque].
Traduction italienne du vaste traité d'anatomie de Juan Valverde de Hamusco, initialement paru en 1566 à Rome, en langue castillane, sous le titre Historia de la composicion del cuerpo humano.
Juan Valverde di Hamusco, le premier grand anatomiste espagnol, né vers 1525, étudia à Padoue et à Rome. Il eut pour maîtres Realdo Columbo (de Crémone) et Bartolomeo Eustachi. "He was alive in 1586, when his engraved portrait first appeared in the edition of the Historia published in that year... Thirteen years after Vesalius's Fabrica, [that text] brought him fame. Valverde based his illustrations on Vesalius', although he offered fifteen new ones and improved Vesalius' with copperplates engraved par Gaspar Becerra; he also made more than sixty corrections and additions to Vesalius' work, including the description of stapes of the ear, the short palmar muscle, the human uterus, and in particular the true nature of the cardiac septum. On the basis of experiments performed with Realdo Colombo, Valverde corrected Galen's and Vesalius' idea that blood passed through the septum from the right ventricle to the left, and he gave an accurate and correct description of the pulmonary circuit of the blood. His text ran to thirteen editions and was printed in preference to Vesalius' Arturo Castiglioni stated that Valverde's Historia was the most widely read and studied book of the Renaissance" (DSB XIII p. 569).
Précieux exemplaire aux armes et au chiffre de Jacques-Auguste de Thou. La plupart des livres de cet illustre amateur, qui "faisait tirer sur un papier spécialement fabriqué pour lui deux ou trois exemplaires de tous les bons livres qui paraissaient tant en France qu'à l'étranger", étaient reliés en maroquin par Le Gascon et ornés de ses armes et de son chiffre. La présente reliure est strictement contemporaine de l'ouvrage, le fer étant celui que de Thou faisait frapper avant son mariage avec Marie Barbançon en 1587.
Joint: un portrait gravé de Jacques-Auguste de Thou par Petit, contrecollé sur un feuillet volant.
Une bibliothèque pré-révolutionnaire
BIBLIOGRAPHIE - MANUSCRIT. CATALOGUE DE MES LIVRES. Paris, Signé Coutelle (?) sur le titre, 1780, in-4, veau fauve, dos lisse orné de filets dorés, pièce de titre de maroquin rouge [Rel. de l'époque].
Titre, 1 f. blanc, 126 pp. (dont 41 remplies, les autres ne comportant que les colonnes et encadrements tracés à l'encre), 4 ff.n.ch., 1 f. blanc, 1 f.n.ch. de table. Manuscrit sur papier vergé, encre noire, écriture très soignée.
Précieux catalogue manuscrit d'une bibliothèque prérévolutionnaire en formation.
La division est celle, classique, commune aux bibliothèques des "honnêtes hommes" éclairés du siècle des Lumières, mais quelques sections révèlent des goûts plus raffinés, ou en avance sur leur temps : théologie, jurisprudence, philosophie morale & politique (le plat de résistance de ce catalogue), histoire naturelle, botanique, anatomie, chimie & médecine, mathématiques et astronomie, géographie, histoire, voyages, mythologies, polygraphes, épistolaires, belles-lettres, grammaires et dictionnaires, éloquence, poésie française et en traduction (du grec, du latin, de l'allemand, de l'italien, de l'anglais), théâtre, opéra, romans, blason./p>
Parmi les auteurs référencés : Montesquieu, Rousseau, Montaigne, Raynal, Addison ("The Spectator"), Voltaire, Locke, Brissot de Warville, Mably, Diderot, Condorcet, Volta, Buffon, l'abbé Rozier, Lalande, Bailly, Brydone, Cook, Arthur Young, Gluck (quatre opéras, dont "Orphée et Eurydice"), etc.
Note manuscrite moderne sur la première garde blanche : "Ce catalogue est fort intéressant en ce sens qu'il donne une note [sic] très exacte de la formation de la bibliothèque d'un philosophe-précurseur du mouvement révolutionnaire qui allait suivre 10 ans après la confection du présent recueil. Livres d'une haute portée morale philosophique et politique qui élèvent et fortifient l'âme. 800 volumes environs".
Manuscrit très bien conservé.
Rare incunable de Mantoue, par le prototypographe de la cité
NICOLAS DE LYRE. Postilla super Matheum [Marcum, Lucam, Johannem]
Mantoue, Paul Johann de Puzpach [Butzbach], 24 juillet 1477
1 vol. in-folio, veau fauve à l'imitation, dos à nerfs orné de filets et croisillons à froid, plaque d'encadrements à froid sur les plats [Rel. moderne]
Paul de Butzbach (c'est sa localité de naissance) fut un ouvrier typographe de l'atelier de Gutenberg, embauché à Mantoue pour fonder dans cette ville le premier atelier d'imprimerie, qui fonctionna dès 1472.
Une des très nombreuses éditions incunables des commentaires exégétiques du franciscain Nicolas de Lyre (1270-1349), qui figurèrent parmi les premiers textes livrés à la nouvelle technique de l'impression.
Exemplaire du libraire et collectionneur Walter Goldwater (1908-1985), avec vignette ex-libris contrecollée sur les premières gardes.
Exceptionnel registre manuscrit de la correspondance diplomatique active et passive du représentant de l’Electeur de Bavière auprès de la Cour de France
VAN EYCK (Maximilian Emmanuel Franz). Registre de ma correspondance tant avec l'Electeur de Bavière qu'avec son ministre, & toutes autres personnes, relativement aux affaires & négociations dont j'ai été chargé, pendant tout le tems que j'ai été employé à la Cour de France, avec le caractère d'envoyé extraordinaire de Son Alt. Sér[énissi]me Electorale, à commencer du 26 février 1755 (...).
[Paris], 1755-1776, 36 vol. in-folio, texte entièrement calligraphié, avec 24 planches hors-texte, et portrait de l'époque en buste de l'auteur, peint sur toile et sous cadre doré ancien
Appartenant à un genre de documents très rarement conservés en mains privées, cet ensemble renferme la presque totalité de la correspondance diplomatique officielle échangée entre la Cour de Bavière et son représentant à la Cour de France, de 1755 à 1776, constituant par là une source de premier ordre pour les relations du Royaume avec le principal Electorat de l'Empire, et ce, entre la Guerre de Sept Ans et les prodromes de la Guerre de Succession de Bavière (1778-1779). La rédaction en est particulièrement soignée, avec une grande homogénéité des graphies et des ornements, ce qui suppose un travail régulier, sans doute confié régulièrement par l'ambassadeur à un secrétaire ou un groupe de secrétaires particuliers.